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Bulletin Septembre 2024

ÉDITO

Homélie pour pharisiens « les vraies culpabilités »

Marc 7, 1-21 : « Les Pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem se rassemblent auprès de lui, et en voyant quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées, les Pharisiens, en effet, et tous les Juifs ne mangent pas sans s’être lavé les bras jusqu’au coude, conformément à la tradition des anciens, et ils ne mangent pas au retour de la place publique avant de s’être aspergés d’eau, et il y a beaucoup d’autres pratiques qu’ils observent par tradition…

Un souci excessif de l’obéissance stricte aux lois et coutumes accumulées au long des siècles avait fini par rendre la vie spirituelle des pharisiens insupportable. Six cent treize préceptes venaient enserrer dans un carcan le juif fidèle. La lettre avait fini par tuer l’esprit de la Loi. Du moment qu’on pratiquait fidèlement la longue liste des observances, on se considérait comme pur aux yeux de Dieu, on était parfait, on pouvait faire de l’auto-satisfaction : qu’est-ce que Dieu pouvait bien reprocher à de si scrupuleux pratiquants ? Eh bien justement l’essentiel : le manque d’amour !

Jésus nous dit : ne mettez pas sur le même pied des traditions purement humaines (même si elles ne sont pas sans valeur) et les exigences des commandements divins, notamment du grand commandement de l’amour.

Cet évangile n’a pas seulement le mérite de dénoncer les fausses dévotions, il nous apporte aussi un éclairage intéressant sur les vraies culpabilités. Les exigences tatillonnes des pharisiens, et de certains moralistes chrétiens ont pu engendrer des sentiments de culpabilité douloureux et parfois destructeurs. Ne vous sentez pas coupables quand vous ne l’êtes pas, nous dit Jésus. Vous avez blessé une personne par une parole malheureuse qui a rejoint un problème grave de sa vie que vous ignoriez. Vous n’êtes pas coupable, même si vous éprouvez ce sentiment.

Une fois notre vraie culpabilité reconnue, ouvrons-nous au pardon de Dieu par une sincère contrition : inutile de se confesser si nous n’avons pas la ferme intention de ne pas recommencer.

La troisième leçon de cet évangile est la grâce de la loyauté qui nous donnera de reconnaître nos vraies motivations et nos vraies culpabilités pour éclairer les zones sombres de notre cœur. La loyauté qui ne craint pas de demander à Dieu de nous éclairer sur nous-mêmes : nous ne sommes pas les mieux placés pour voir nos défauts. Comme nous dit ce proverbe arabe : Le chameau ne voit pas sa bosse.

 

Marco Cattaneo, Directeur

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