« Recevoir, c’est savoir donner »
Notre volonté est d’être plus proches des donateurs et bienfaiteurs ainsi que des boursiers qui sont retournés dans leur pays afin de se mettre à l’œuvre pour leur peuple.
Par la mise en ligne du bulletin St-Justin (parution 4x l’an), notre lien vers l’extérieur donnera à beaucoup d’entre vous la possibilité d’être informés sur la vie de notre institution. En savoir plus sur l’histoire de l’Œuvre à travers les années, les nouvelles des boursiers de par le monde et la vie dans nos maisons.
Nous souhaitons que ce nouveau moyen de connexion à l’Œuvre St-Justin nous permettra de recevoir toujours plus de soutien afin de continuer à œuvrer pour la formation, clef d’un vrai développement.
Avec gratitude et reconnaissance
Marco Cattaneo,
Directeur de l’Œuvre St-Justin
« Jésus dit à l’adresse de certains qui se flattent d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres, la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était pharisien et l’autre publicain ». (Luc 18, 9-14)
Délicieuse parabole que celle du pharisien et du publicain. Tout chrétien la connaît, sans se laisser forcément interpellé par son contenu. C’est incroyable, quand la lecture en est faite, comme chacun a l’impression qu’elle ne concerne que les autres. Car bien entendu, personne ne se reconnaît dans ce pharisien prétentieux et méprisant : les pharisiens, ce sont toujours les autres. Difficile aussi de se reconnaître dans ce publicain, grand voleur, pactisant avec l’ennemi romain, manipulant ces infâmes deniers du Trésor frappés de l’effigie d’Empereur-dieu. Et pourtant, n’y a-t-il pas en nous un pharisien qui s’ignore comme un publicain qui aurait bien besoin de se reconnaître comme tel ? Mais, c’est vrai, nous vivons dans un monde où les pharisiens sont une race qui prospère assez bien, tandis que les publicains à la manière de la parabole sont en voie de disparition.
Le pharisien de l’évangile étale ses mérites, se loue lui-même et ne parle que de lui. Dès lors ne suis-je pas, moi aussi un pharisien : chaque fois que je mets en avant mes mérites et mes œuvres, que j’exhibe mes diplômes, que je juge les autres, que je méprise ceux qui ne pensent ou ne vivent pas comme moi, que je reproche aux autres ce que je fais moi-même, que je critique nos personnalités politiques, sans proposer de solutions… ? Et la liste peut s’allonger… Le publicain, puis-je le devenir un peu plus chaque fois que je me reconnais pécheur, que je prends conscience que je n’aime pas assez ou mal, que je vois la poutre dans mon œil plutôt que la paille dans l’œil du voisin, que je considère les autres réellement meilleurs que moi, que j’admets que le pardon ne peut venir que de Dieu… ? Là, également, la liste peut s’allonger…
En définitive, le grand péché, c’est de ne pas assez réaliser que tout vient de Dieu. Tout ce que je possède en fait de qualités et de vertus vient de Lui. Je n’ai pas à m’en vanter stupidement. Mais surtout tout pardon vient de Dieu. Lui seul peut me « justifier », me rendre juste. Il suffit
pour cela que je me reconnaisse pécheur. Il suffit que je croie que la miséricorde de Dieu est tellement plus grande que ma misère.
Marco Cattaneo,
Directeur de l’Œuvre St-Justin
« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » (Jean 1, 9-14)
Avec la venue de Jésus à Noël, voici réellement la Présence absolue de Dieu à l’humanité. C’est vraiment Dieu avec nous, l’Emmanuel; c’est Dieu chez nous; c’est Dieu l’un de nous; c’est Dieu au milieu de nous ; c’est Dieu à nos côtés ; c’est Dieu dans notre peau d’homme ; c’est Dieu fait chair. Le « Tout-Autre » devient le « Tout-Nôtre ». Il surgit parmi nous où on ne l’attend pas, de la manière la plus insolite et la plus bouleversante. Vous en doutez ? : prenez donc le temps d’aller
à la crèche, et, de grâce, regardez Dieu ! Regardez ce « petit bout de chou » qui tète sa mère, fait son rot et s’endort, ne cherchez pas plus loin, c’est Lui, le Fils du Très-Haut. C’est un bébé comme tous les bébés du monde. Beau comme tous les bébés.
Devant cet enfant démuni et attendrissant, il faut revoir radicalement notre regard sur Dieu. Toutes nos conceptions de la divinité volent en éclats.
Nous attendions un Dieu qui satisfasse tous nos besoins et nos envies, nous trouvons un Dieu qui est dans le besoin. Nous attendions un Dieu qui nous comble comme un Père Noël distribue ses cadeaux, nous trouvons un Dieu fragile qui nous dit : aime-moi. Le nourrisson n’est-il pas celui qui n’a rien à donner et tout à recevoir?
Mais avec sa venue, Dieu nous fait un cadeau inouï. Dorénavant tu n’es plus seul: puisque Dieu
a choisi d’être définitivement Dieu-avec-nous.
Malgré le refus d’hébergement et le dénuement de la crèche, malgré la surconsommation,
les fastes et le gaspillage, malgré les souffrances de tant d’enfants dans le monde, Noël ne
peut que réjouir profondément un cœur chrétien.
« À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en
son nom », affirme l’évangile. Savoir que nous sommes « programmés » pour être fils ou fille de Dieu ne peut que dilater nos cœurs et les ouvrir à une bienveillance universelle. S’il en est ainsi, la célébration, un bon repas, les chants ou les cadeaux réciproques seront la juste expression de cette grande joie annoncée par les anges aux bergers de Bethléem : « Aujourd’hui vous est né un sauveur ».
Marco Cattaneo,
Directeur de l’Œuvre St-Justin
« Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour: cela te sera rendu à la résurrection des justes. » Luc 14, 12-14
Après l’humilité, le deuxième volet de la sainteté est la générosité. Mais une générosité qui tend le plus possible vers un authentique désintéressement. N’invite pas que des amis, nous dit Jésus, invite ceux qui n’ont rien à te rendre. C’est la générosité qui tend vers la gratuité.
Le Christ est clair : si tu donnes pour recevoir, où est ton mérite ? Et son appel n’est pas inutile dans un monde où tout se paie, même un service, où certains ont même du mal à accepter un cadeau, parce qu’ils se doivent, pensent-ils, de renvoyer l’ascenseur.
La gratuité totale du don est quasiment impossible pour l’être humain, qui se débrouille toujours, nous disent les psychologues, pour se payer en retour d’une façon ou d’une autre. Seul Dieu est capable du Don absolu. L’homme et la femme ne peuvent par eux-mêmes parvenir au sommet de la gratuité. Mais l’Esprit de Dieu peut mettre dans les cœurs disponibles son Amour: cette « caritas » (la charité au sens noble et premier mot, confondue trop souvent avec l’aumône).
Or, il y a dans l’être humain un réel besoin de donner. On le retrouve même chez l’enfant, pourtant égocentrique de nature. Un médecin demanda un jour à un garçon de 8 ans : « Seule une transfusion de ton sang peut sauver la vie de ta sœur. Es-tu prêt à donner ton sang ? » Les yeux du garçon s’écarquillèrent de peur. Il hésita, puis finalement accepta. Une heure après le prélèvement le garçon demanda au médecin : « Dites, docteur, maintenant quand est-ce que je vais mourir ? » Il avait cru en donnant son sang, donner sa vie pour sa sœur!
La générosité a un fruit incroyable, c’est la Joie. Un don qui est sans prétention. En Dieu, tout est joie, car tout est don, et don respectueux de tant de générosité. En l’être humain, tout service est à la fois humilité et don. Notre générosité : « donne de la joie, ici et ailleurs. »
Marco Cattaneo,
Directeur de l’Œuvre St-Justin
À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » Et comme ils y allaient, ils furent purifiés. L’un d’entre eux, voyant qu’il avait été purifié, revint sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix et tomba sur la face aux pieds de Jésus, en le remerciant. Et c’était un Samaritain. Luc 17, 11-19
Tu sauves un homme, et demain tu ne lui échappes pas dit un proverbe rwandais. Proverbe terrible qui justement a pu être vérifié dans les événements passés de ce malheureux pays. Innombrables sont les proverbes qui, dans tous les pays du monde, dénoncent l’ingratitude humaine. C’est qu’elle est difficile à supporter. Demandez aux parents qui se sont sacrifiés pour un enfant et qui n’entendent jamais un merci !
Quelle belle occasion pour nous de nous interroger sur notre propre ingratitude envers Dieu et envers les femmes et les hommes, qu’il a mis sur notre chemin.
Il ne viendrait pas à l’idée de la plupart des gens qu’ils pourraient avoir un quelconque devoir de reconnaissance envers Celui qui leur a fourni une merveilleuse planète, où l’on trouve de tout, si l’on se donne un peu la peine de chercher.
Regardons-nous, nous-mêmes ! Ce soudain besoin de Dieu, quand nous traversons une difficulté. Cet oubli de Le remercier de ses bienfaits. Cette facilité à Le laisser tomber quand le danger a disparu. Cette utilisation très quelconque des dons que Dieu nous a faits : amour, intelligence, qualités, argent, emploi. Qui a beaucoup reçu a les oreilles bouchées dit un proverbe du Burundi.
Chaque homme, chaque femme est une merveille, même et surtout ceux que nous ne voyons pas comme tels. Renonçons à juger trop vite ceux qui sont différents de nous. Attention, dans les périodes de crise que nous traversons, la tentation est grande de développer notre tendance naturelle au racisme : les lépreux sont parmi nous ! Reconnaissons chez tous les humains, proches ou éloignés de Dieu, une aptitude à la foi
et à l’amour. Croyons en l’homme et la femme, croyons qu’ils sont capables de Dieu ! Cela implique de lutter pour une société qui respecte les individus. TOUS.
Tout se tient : Ingrats envers Dieu, ingrats nous serons envers nos frères et sœurs. Reconnaissants envers Dieu, reconnaissants nous serons envers nos proches ! De même si nous savons reconnaître, sans juger, le merveilleux qui est chez nos frères et sœurs, nous découvrirons, le merveilleux qui est en Dieu, cet Amour formidable qui le constitue.
Marco Cattaneo,
Directeur de l’Œuvre St-Justin
Elle n’a pas été épargnée par la douleur, mais on ne l’a jamais entendue se plaindre. Tout vient de Dieu et il faut aussi être prêt pour cela. Nous avons tous admiré Sr Theresia pour sa grande confiance en Dieu.
SŒUR MARIA THERESIA, ANCIENNE SECRÉTAIRE DE L’ŒUVRE ST-JUSTIN
Pendant de longues années et jusqu’en 2009, au moment de sa retraite à l’âge de 84 ans, Sœur Maria Theresia a été le visage familier du secrétariat de l’œuvre St-Justin à Fribourg. Après une longue vie de service, elle est décédée le 19 décembre 2021 à l’âge de 96 ans. Maria Mathilde Pfiffner a grandi dans le canton de Saint-Gall et était la cadette de sept enfants. Après sa scolarité obligatoire, elle a d’abord passé une année en Suisse romande à Genève. Elle a ensuite été la première apprentie de sa sœur, qui s’était installée comme couturière. Après avoir obtenu son diplôme professionnel en 1945, elle a effectué des stages dans divers foyers pour enfants et adolescents. En 1946, après une forte lutte intérieure elle rejoint la congrégation de Notre-Dame du Bon Pasteur où une de ses sœurs vit déjà.
Pédagogue et éducatrice
Après une formation en pédagogie curative à l’Université de Fribourg, elle travaille dès 1950 à Altstätten comme éducatrice. De 1958 à 1963, elle est préfète, puis supérieure de l’institution jusqu’en 1969. Elle ensuite conseillère provinciale, puis de 1972 à 1974, secrétaire du bureau allemand au généralat à Rome. À son retour, elle revient à Altstätten. En 1978, Sœur Maria Theresia s’est engagée pendant onze ans au Foyer BeauSite à Sierre (VS) dans l’encadrement des jeunes.
Elle dirige les cours de français d’été. Entre 1990 et 1993, elle a travaillé comme secrétaire chez Pro Filia CH. Sr Maria Theresia a terminé sa carrière professionnelle en travaillant comme secrétaire à l’œuvre St-Justin, à Fribourg. En 2009, elle a pris sa retraite à l’âge de 84 ans. Elle est partie pour quelques années encore à Genève, puis a déménagé à Villars-les-Joncs, et enfin en octobre 2020 au home médicalisé de la Providence où elle a vécu jusqu’à sa mort. Sœur Maria Theresia appréciait ses promenades quotidiennes et se réjouissait de chaque petite fleur.
Les problèmes liés à l’âge ne l’ont pas épargnée et elle ne pouvait soudain plus sortir qu’accompagnée. C’était un destin difficile pour elle, mais elle a toujours su accepter ce qui lui arrivait. « Dieu s’en chargera », disait-elle toujours.
Sans un personnel compétent et dévoué, l’Œuvre St-Justin ne fonctionnerait tout simplement pas. Cette rubrique vous invite à la rencontre des personnes qui la font vivre au quotidien.
Quel chemin vous a amené à travailler pour l’Œuvre StJustin?
Barbara Weibel: L’Œuvre St-Justin et le Foyer St-Justin me sont familiers depuis le début de mes études en 1981. Mes premiers contacts ont été avec des étudiantes de Taïwan, puis avec des Araméens et des Albanaises. Dans les années 90, j’ai été marraine à la chapelle de Ste-Rita pour le baptême d’une Albanaise (célébré par l’évêque de l’époque, Mgr Pierre Mamie). J’ai trouvé mon poste actuel en automne 2018 alors que je cherchais un emploi à temps partiel en plus de mon emploi principal à temps partiel de l’époque, et qu’une place adéquate venait de se libérer à la réception de la Cité St-Justin.
Quel est votre domaine d’activité?
BW: Je suis la responsable principale de la réception et l’adjointe du (nouveau) responsable de la Cité St-Justin. Mes tâches consistent à tenir à jour les dossiers des résidents de la Cité, à écouter les préoccupations majeures et mineures de ces personnes, à les régler ou à les transmettre à d’autres organismes, à gérer les places de parking, à traduire des textes en français, en allemand et en anglais, à soutenir le responsable dans ses tâches et, si nécessaire, à le remplacer.
Quel enrichissement trouvez-vous dans votre travail?
BW: Le travail est très varié et, même si certaines procédures sont répétitives, grâce aux résidents du monde entier, toujours passionnant, plein de surprises et parfois un défi… J’aime beaucoup le contact avec les jeunes de cultures différentes et j’apprécie également la diversité des langues. Le travail d’équipe avec ma collègue de réception, mon patron direct et le patron supérieur ainsi qu’avec les différentes autres équipes de la Cité et de l’Œuvre est excellent et basé sur l’appréciation mutuelle.
Quelle est la particularité d’un job dans l’institution de St-Justin?
BW: L’Œuvre St-Justin est une organisation cosmopolite qui attache une grande importance au respect, à la dignité et à la solidarité entre les personnes quel que soit le pays d’origine ou la religion, ce qui, à mon avis, fonctionne très bien. Je le vis à la Cité avec les résidents, mais aussi parmi et avec les employés de tous les secteurs.
Souhaiteriez-vous des améliorations?
BW: Bien sûr, il y a toujours place à l’amélioration, dans le sens de la perfection, et chacun peut s’améliorer dans son propre domaine. Ainsi, l’Œuvre et la Cité St-Justin ne se reposent pas sur leurs lauriers; tous les secteurs échangent entre eux et se développent constamment.
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